passe d'une direction à une autre; car les belles expériences de M. Savart ont fait connaître toute l'étendue et l'importance de ces variations.

La frayeur que les i5 coefficients de M. Cauchy pourraient inspirer étant ainsi dissipée et les formules qui les renferment étant admises, on n'aura pointa traverser une série. d^ hypothèses pour en déduire les équations de M. Navier; il sulïira simplement de supposer que l'élasticité redevienne la môme eu tous sens. Or, il est remarquable que cette unique supposition réduira les i5 eoeiïioients à un seul, et les formules générales aux équations de M. Xavier. Il ne faudra point, pour arriver à ces équations, transformer les intégrales aux différences finies en intégrales aux différences infiniment petites. On devra mémo s'en garder soigneusement, sous peine de voir tous les coefficients s'évanouir.

Loin de passer des sommes (i* éléments discontinus aux, intégrales prises entre zéro et l'infini, M. Cauchy n'admet pas même avec M. Poisson qu'on doive réduire les sommes triples aux différences finies à des sommes simples et remplacer les sommes doubles relatives aux angles par des intégrales doubles. Il est vrai que l'auteur de l'article a pu apercevoir des intégrales prises entre zéro et l'infini dans le Mémoire dont il s'agit, avant que M. Cauchy parlât des formules de M. Navier, mais il aurait dû remarquer que M. Cauchy examine en passant une hypothèse particulière, celle qu'il croit convenir à la nature des fluides élastiques, et qu'il a si heureusement développée dans un Mémoire lu à l'Académie, et inséré dans le Bulletin de juin îHaç). Cette hypothèse qui consiste à admettre que l'action des molécules les plus voisines est insensible, paraît à l'auteur de l'article contraire à un principe généralement admis, qui est celui de Vaccroissement rapide des forces moléculaires, à mesure que la dislaîice des molécules diminue. Mais aucun physicien n'admet que les forces moléculaires augmentent indéfiniment à mesure que la distance diminue; tous, et M. Poisson le premier, établissent au contraire que l'intensité de cette attraction approche d'une limite constante; autrement, elle deviendrait infinie au